NEW YORK / SAN JUAN

Journal de voyage

 

Lundi 23 avril 2007

Aujourd’hui on part à New-York. L’avion d’American Airlines qui devait décoller à 10.00, ne quittera l’aéroport Charles de Gaulle qu’une heure et demie plus tard, mais qu’importe finalement. Le voyage nous rend patient (parfois).
Comme Yarín possède un passeport américain, mes parents et moi passons rapidement l’étape de l’immigration avec elle. Le passage des douanes est tout aussi rapide et c’est donc très vite que nous nous retrouvons dans un taxi jaune, direction Manhattan et notre hôtel, le Washington Jefferson, sur la 51ème rue. C’est dans ce taxi que nous découvrons pour la première fois New-York. La vue de loin des gratte-ciels de Big Apple déclenche chez moi un sourire particulier : celui du voyageur que je suis et qui est simplement heureux d’être là où il est et nulle part ailleurs.

L’hôtel, bien qu’affichant trois étoiles, n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Si le lobby est assez élégant, les chambres sont simplettes et la salle de bains d’un désolant inconfort. Vu les prix pratiqués, c’est regrettable mais bon, c’est New-York et on le savait avant de partir.

Après avoir déposé nos affaires, nous sortons humer l’air de la ville. C’est le milieu de l’après-midi, il fait beau et chaud (ou l’inverse) et tout va bien. Un frappuccino caramel au Starbucks du coin vient nous rafraîchir agréablement. Dans la 51ème rue, il y a aussi le Radio City Music Hall, lieu mythique de concerts où les plus grands artistes sont passés. Du moins je crois.

Poursuivant sur la 51ème, nous tournons à l’angle de la 5ème avenue que nous prenons en direction de l’Empire State Building. La 5ème avenue est truffée de boutiques, de restaurants et de cafés. Il est bien difficile d’avancer et de tout regarder en même temps. Les buildings qui atteignent les nuages me donnent le vertige. Toutes les langues ou presque, semblent être parlées ici.

La fatigue du voyage ajoutée à celle provoquée par la ville elle-même a (presque) raison de nous. Après un repas gargantuesque dans un diner du coin, nous retournons à l’hôtel prendre une douche pour effacer la poussière accumulée tout au long de la journée.

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Après la douche, Yarín et moi réussissons à réunir suffisamment de courage pour sortir à nouveau. La nuit est tombée sur Manhattan et nous marchons sur Broadway jusqu’à Times Square. C’est un endroit extraordinaire qu’il faut voir pour le croire ! Les lumières sont omniprésentes et le spectacle est dans la rue. C’est le jour en pleine nuit, je n’ai jamais rien vu de pareil ! Les shows de Broadway, du cinéma, de la télévision, du sport, sont annoncés sur de gigantesques panneaux lumineux. Ça brille partout, c’est plein de monde, c’est Hollywood ! Non, c’est Times Square !

Une décapotable s’arrête et un type en descend portant une immense coupe en argent : c’est la Stanley Cup, le trophée du championnat de hockey sur glace ; des journalistes et des caméras sont là. C’est Times Square. C’est New-York. C’est l’Amérique.

 

Mardi 24 avril 2007

La première étape de cette journée marathon est la gare de Grand Central. Assez chic, c’est la plus ancienne gare de New-York. Elle date de 1913 et a été rénovée en 1999. Elle est superbe et son éclairage léger lui donne un aspect « voute » particulier. Nous sortons de la gare du côté de Park Avenue par le Met Life Building. Les immeubles sont de plus en plus hauts. Nous marchons jusqu’au Waldorf Astoria où nous entrons pour voir à quoi ressemble le lobby de l’un des plus célèbres hôtels de la ville. Bien sûr c’est luxueux, comme prévu. Après le Waldorf, nous continuons sur Park Avenue, très longue artère où s’enchaînent les boutiques chics. Nous prenons à gauche la 59ème rue et atteignons Central Park, côté sud. À côté du Plaza Hôtel, nous prenons le métro où nous mettons quelques minutes à comprendre comment il fonctionne, aidés par un employé. Nous prenons la première rame, changeons à la station suivante et prenons la ligne 6 jusqu’au terminus : Brooklyn Bridge/City Hall. Nous laissons le pont de Brooklyn pour un autre jour et nous nous dirigeons vers Wall Street. Il faut chaud et le ciel n’est pas loin d’être entièrement bleu. Le quartier financier ressemble à son cliché : des hommes en costume (sans la veste) déjeunant sur le pouce d’un sandwich avant de reprendre le business. Il y a peu de femmes. Après Wall Street et un déjeuner rapide, nous remontons Broadway jusqu’à John Street pour atteindre Ground Zero, là où le 11 septembre 2001, deux avions ont percutés le World Trade Center. C’est à présent un immense chantier de construction mais aussi un lieu de commémoration pour les Américains. Après Ground Zero, nouveau passage devant City Hall puis direction Chinatown. Nous remontons Mulberry Street sous les enseignes et échoppes chinoises et près des joueurs de go. Dans la même rue, un peu plus haut, l’Italie remplace la Chine. Little Italy est en effet très petite et semble se résumer à de nombreux restaurants. On avait déjà mangé, dommage.

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Remontant encore Mulberry Street puis Lafayette, nous prenons à gauche Great Jones Street, passant devant la New York University. Nous atteignons Washington Square où une fête est organisée en l’honneur de l’Etat d’Israël.

La musique est plutôt latino. C’est à Washington Square que se trouve l’Arc de Triomphe : le Washington Centenial Memorial Arch érigé en 1892 et célébrant le centenaire de la présidence de George (Washington). Je me souviens avoir vu ce monument dans plusieurs films dont Quand Harry rencontre Sally.

Washington Square marque l’entrée de Greenwich Village. Nous nous engageons sur la 5ème Avenue que nous allons suivre sur plusieurs kilomètres, passant devant le Flatiron Building et nous reposant à Madison Square.

Aujourd’hui nous aurons marché plus de sept heures.

 

Mercredi 25 avril 2007

Ce matin en quittant l’hôtel, nous décidons de prendre à gauche pour la première fois. Et à gauche, c’est vers la 9ème avenue. Nous prenons le petit-déjeuner à Little Pie Company où pour pas cher, j’ai pu boire un délicieux café latte accompagné d’un brownie chaud, un vrai bonheur. Après ça, direction la 44ème rue pour voir à quoi ressemble le Birdland, le club de jazz dont le nom rend hommage à Bird, autrement dit Charlie Parker. Retour sur la 9ème avenue jusqu’au Madison Square Garden, célèbre salle de spectacle où se donnent souvent des combats de boxe professionnels. Nous laissons la 9ème avenue pour la 34ème rue et allons jusqu’à Macy’s, un immense magasin centenaire et connu dans le monde entier. Une plaque, sur un mur extérieur vient rappeler qu’ici en 1896 le cinéma a été inventé par Thomas Edison qui y projeta son premier film. Les Américains ont simplement oubliés qu’en 1895, les frères Lumière l’avaient déjà fait… Et je ne parle même pas de Louis Aimé Augustin Le Prince… Après Macy’s, retour à Grand Central pour y accueillir Yarín partie la veille rendre visite à son frère, étudiant à Yale. Il y a un petit marché couvert à Grand Central où l’on trouve des produits qui semblent de qualité et sont plutôt chers, tels quelques fromages français. C’est au Friday’s de Broadway que nous déjeunons avant d’acheter pour quarante-neuf dollars chaque, des billets du bus touristique New York Sightseeing, valables quarante-huit heures pour tous les circuits proposés par la compagnie. Nous passons ainsi l’après-midi dans le bus qui fait le tour complet de Manhattan. La pluie tombe. Nous passons par des endroits encore inconnus tel le bâtiment des Nations-Unis. New York est tentaculaire et épuisante.

 

Jeudi 26 avril 2007

Sur la 9ème avenue en plein Hell’s Kitchen, nous prenons le petit déj’ au Westway Diner. C’est copieux : œufs brouillés, bacon, pommes de terre et toast, le tout pour cinq dollars ! On y retournera demain. Nous prenons le métro sur la 42ème rue, ligne 1 jusqu’au terminus : Staten Island Ferry South. Le ferry pour Staten Island est gratuit, traverse l'East River et offre un point de vue intéressant sur la bay de New York et la statue de la liberté. La traversée dure moins de trente minutes et elle est reposante.

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Staten Island

À Saint George, la ville de Staten Island, c’est une ambiance toute différente de Manhattan. Les rues ne sont pas pleines de monde et de bruit mais d’un calme qui tranche avec ce que nous vivons depuis trois jours. Beaucoup de maisons que nous croisons sont en bois, dans un style côte est américain. J’aime ce style. Nous restons moins d’une heure à Staten Island et reprenons le ferry à midi.

De retour à Manhattan, nous marchons jusqu’au marché Fulton, c’est l’ancien marché au poisson de la ville de New York. Nous déjeunons d’une pizza chez Uno avant de grimper dans le bus de la Grey Line avec les billets achetés hier. Ce bus nous promène à Brooklyn où en deux heures et grâce au discours plein d’humour et d’informations de notre guide, nous en apprendrons pas mal sur ce borough, le plus peuplé de New York.

J’aime avoir l’impression de passer au milieu des décors des films de Spike Lee. Les brownstones sont belles à voir et Brooklyn ne semble pas connaître l’agitation de Manhattan. Le bus touristique s’avère bien pratique lorsqu’on n’a pas assez de temps pour tout faire à pied.

John Pizzarelli est un guitariste et chanteur américain de jazz. Avec son big band, il rend hommage à Sinatra et sur scène, il en profite pour raconter, avec beaucoup d’humour, des histoires sur les chansons qu’il interprète. C’est un « entertainer ». Ce soir il se produisait au Birdland. Ma famille et moi, nous y étions.

 

Vendredi 27 avril 2007

Comme prévu depuis la veille, nous retournons au Westway Diner pour un petit déjeuner de champion. La pluie gâche un peu cette dernière journée dans la grosse pomme mais il faut faire avec. Nous passons par la poste pour envoyer les habituelles cartes postales. Ensuite nous descendons au métro, direction Central Park où nous grimpons dans un bus qui va nous faire faire le tour de Harlem. On y retrouve les brownstones comme à Brooklyn mais l’ambiance y est différente, moins village et plus « ville et commerce ». Après Harlem, retour à Times Square pour une ultime balade avant le départ à San Juan.

Le taxi, une Lincoln Town Car comme dans le roman de Michael Connelly, va mettre presque deux heures pour arriver à l’aéroport JFK. Mais là-bas ce sera pire car notre avion, annoncé avec un retard de deux heures et demie, partira quatre heures après l’heure prévue initialement et sans nourriture car pour être livré, il aurait fallu attendre plus de deux heures de plus et le pilote s’y est refusé car il n’aurait alors plus eu le droit de voler. C’est donc à deux heures et demie du matin que nous sommes arrivés à San Juan, Puerto Rico.

 

Samedi 28 avril 2007

J’aime cet endroit, son soleil, sa façon de vivre, son exotisme. Il est fort probable que je vive ici un jour. Après un déjeuner dans un restaurant servant de la cuisine portoricaine (pechuga de pollo con tostones pour moi), nous entamons une balade traditionnelle dans le vieux San Juan : la cathédrale, la promenade de la princesse, la fontaine, les maisons de style espagnol…

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L'Atlantique depuis le vieux San Juan

Je me sens bien ici. Je bois une piña colada glacée et j’adore ça. Je n’en bois pas en France car elles ne sont jamais bien préparées mais ici, aï carajo, c’est un régal. Le soir venu, nous dînons dans le jardin de la maison des parents de Yarín.

Le soleil s’est calmement couché sur Puerto Rico, les coquis chantent. C’est bien.

 

Dimanche 29 avril 2007

Nous partons en fin de matinée pour El Yunque, la forêt tropicale. Nous y piqueniquons puis nous engageons nos corps sous la canopée pour une promenade d’une heure qui nous conduira jusqu’à la Mina, la grande cascade d’El Yunque où l’on peut se baigner dans l’eau fraîche. El Yunque est un des trésors nationaux de l’île ; la faune et la flore y sont très riches et c’est un plaisir que de s’y promener. Quittant El Yunque, nous passons par Luquillo où tout près de la plage, nous dégustons des empanadillas dans les kioskos, petits restaurants servant à nourrir les nombreux portoricains venus passer le dimanche après-midi au bord de l’eau.

Puerto Rico est une petite île au charme dévastateur. Il faut savoir y picorer les instants de bonheur, le soleil, la mer, la nourriture, la musique, les gens. J’aime particulièrement ce moment précis quand la nuit prend la place du jour et qu’assis sur la terrasse, j’écris ces quelques lignes en regardant le ciel changer de peau.

 

Lundi 30 avril 2007

Rio Piedras est un quartier très commerçant où pour quelques dollars on peut acheter chaussures et vêtements en un clin d’œil. C’est aussi à Rio Piedras que se trouve l’Université. Autrement dit, c’est un quartier vivant. L’après-midi nous allons à El Morro, l’un des châteaux forts de la ville que je connais déjà depuis mon premier voyage ici en 2005. Demain nous irons à Ponce, la deuxième ville du pays et là, je ne connais pas du tout.

 

Mardi 1er mai 2007

À Ponce donc. C’est au sud de l’île, au bord de la mer Caraïbe. Par ici, on dit « Ponce es Ponce », « Ponce c’est Ponce », pour bien signifier sa particularité et celle de ses habitants. Il semble qu’à Ponce on se considère comme étant un peu mieux que les autres. Mais Ponce, c’est aussi la ville du rhum Don Q. fait par la distillerie Serallés. Nous allons visiter la maison de la famille Serallés. Une belle demeure construite en 1930.

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Ponce et la mer Caraïbe au loin...

Après un pique-nique sur l’une des terrasses dominant toute la ville, nous faisons un tour dans le centre. Ponce me rappelle Mayagüez, loin de l’agitation de San Juan. C’est une ville aux multiples maisons typiques de Puerto Rico, en bois ou en béton peintes en vert, en bleu, en rouge.

Nous ne restons pas longtemps car nous devons retourner tôt à San Juan.

Dans une aile de la mairie, dédiée à l’art, une amie de Yarín expose avec une autre artiste quelques-unes de ses œuvres dont des poèmes énigmatiques, traduits en français par mon épouse. Nous y restons donc une heure ou deux avant de rentrer.

 

Mercredi 2 mai 2007

C’est le dernier jour entier à Puerto Rico et nous le passons à faire du shopping à Plaza Las Americas, le plus grand mall de l’île. J’aime bien cet endroit, du moins, une fois de temps en temps pour y acheter des vêtements ou de la maroquinerie et y manger un morceau. Le soir nous dînons dans un restaurant argentin. J’adore le churrasco.

Voilà, Puerto Rico va s’arrêter pour moi. Je sais que je vais y revenir. Forcément. C’est la famille.